
Fourmicity
I. Les fourmis herbivores
A. Différents types d'herbivores
a) Les fourmis granivores
Granivore: Un animal est dit granivore lorsqu'il se nourrit de grains.
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Fourmis Européennes Moissonneuses
Il existe en France quelques espèces de fourmis se nourrissant en grande majorité de graines.
Les fourmis du genre Messor par exemple, comme les Messor barbarus (voir photo ci-contre), récoltent en été de nombreuses graines qu’elles ramènent au nid. Cette espèce est surtout présente autour du bassin méditerranéen. Les graines sont stockées ou consommées. Tout d'abord, une sous-caste de fourmis, les "Major", des fourmis aux mandibules très développées, cassent les graines. Puis, les graines doivent être mâchées très longuement, et à force d'être mélangées à de la salive, il se forme une pâte prête pour l'alimentation des fourmis. On voit donc bien une organisation des fourmis en fonction de leur morphologie. Chacune a un rôle bien précis.
L'Alimentation

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Fourmis Américaines Pogonomyrmex
Informations sur l'espèce: Ces sont des fourmis de couleur rouge et leur morsures sont douloureuses. Leur reines mesurent de 15-17mm, elles sont rouges foncées et orange, il n'y a qu'une seule reine dans la colonie et elle peut vivre jusqu'a 30 ans. Les ouvrières sont de la même couleur que la reine mais moins foncées, elles mesurent 5-7mmm et ne vivent qu'un mois environ.

Les Pogonomyrmex sont des fourmis granivores américaines courantes dans les régions arides : elles peuvent éliminer toute trace de végétation dans un rayon de1 à 2 mètres autour de l’entrée du nid souterrain. Leur nid forme donc un disque sans herbe, comme le montre la photo ci-contre. L'herbe sert à l'aménagement du nid à l'intérieur, mais les graines de ce genre de plantes servent à leur alimentation. Elle peuvent aller chercher ces dernières jusqu’à 40 à 50 km du nid. Comme il y a peu de culture humaine dans leur d'habitat, on ne sait pas si ces fourmis moissonneuse pourrait menacer une exploitation.

Mais ceci est probable car leur vitesse d'action est impressionnante, grâce à la division du travail remarquable chez cette espèce et au nombre énorme que peut compter la colonie, jusqu’à 10 mille individus.
b) Les fourmis champignonnistes
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Fourmis Américaines Atta Cephalotes
Informations sur l'espèce: Les fourmis Atta sont une des société les plus grandes et complexesau monde. En effet, les colonies les plus grandes peuvent atteindre de 4 à 8 millions d'individus. La dimension d'une seule fourmilière pouvant atteindre de 30 à 600 m², la zone autour de cette dernière affectée par l'activité des fourmis peut s'étendre sur plusieurs kilomètres.

Les colonies se placent près des limites des forêts tropicales avec les savanes, car elles ont besoin des feuilles des abres pour se développer mais ne peuvent pas implanter de nid dans la forêt elle-même.

En effet, les fourmis récoltent des feuilles de ronces, de roses, de citronniers, de chênes etc… Les fourmis se partagent les tâches, car il faut découper, transporter, broyer puis mâcher les feuilles. Les Atta peuvent transporter des feuilles 3 fois plus grandes qu'elle, d’où leur surnom de "fourmis parasol". Les fourmis sont très sélective dans leur choix d'arbres, et les scientifiques ont remarqué que pendant plusieurs semaines elle peuvent utiliser un certain type d'arbre en exclusivité puis le rejeter entièrement pendant des mois. Cela pose des problèmes pour des élevages en captivité car on ne sait jamais quel arbre les fourmis vont choisir ni pourquoi.
Ce phénomène de diversification sélective évite ainsi de surexploiter et de mettre en péril les espèces végétales qu'elles utilisent. Elles découper les feuilles d'arbres sains ou d'arbres tombé au sol. Lorsqu'un grand arbre s'effondre sur lui-même, ces fourmis accourent en colonnes denses et parfois en 12 à 48 heures, elles défolient entièrement l'arbre. Elles sont considérées comme nuisibles par beaucoup d'agriculteurs pour cette raison.

Avec toute cette matière végétale, elles cultivent des champignons dans leurs galeries. En effet, leur nid est composé de galeries reliant des petites chambres entre elle, et dans chaque chambre il y a un champignon qui se développe. (voir partie sur les habitats). Les fourmis ont su recréer un environnement idéal pour le développement du champignon, (voir photo ci-contre) Les fourmis utilisent le mycélium du champignon comme nourriture et même comme antibitotiques! Selon plusieurs études, une colonie consomme autant de matière végétale en un jour qu'une vache.
Mycélium: est la partie végétative des champignons ou de certaines bactéries filamenteuses. Il est composé d'un ensemble de filaments, plus ou moins ramifiés, appelés hyphes.
B. Structures de la société
a) Différents rôles pour différentes morphologies
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Fourmis Américaines Atta Cephalotes
Comme dit plus haut, les tâches à accomplir sont nombreuses et diverses chez les ouvrières fourmis champignonnistes. Bien sûr, les fourmis recherchent l'efficacité dans leur travail, plus elles sont efficaces plus grandes seront leurs chances de survie. Pour que les tâches soient accomplies le plus vite et le mieux possible, chacune à son rôle, en fonction de sa morphologie:

- Les majors ont des mandibules extrêmement puissantes, une grosses tête et une taille importante. Elles s’occupent de couper les feuilles en morceaux (ci-dessous).
- Les moyennes (où média) se chargent du transport des feuilles jusqu’à la fourmilière.
- Les minors (300 fois plus légères que les majors !) s’occupent de la culture du champignons. Elles mastiquent les feuillent et les font fermenter dans leur jabot puis les régurgitent sur le champignon.
Cette distribution des rôle existe chez beaucoup d'espèces de fourmis. D'ailleurs, c'est l'alimentation des larves qui déterminera son développement. Si une larve reçoit une nourriture de très bonne qualité tout au long de son développement, par exemple de miellat, elle deviendra princesse. Si une larve reçoit une quantité très importante de nourriture normale elle deviendra major. Si une larve reçoit une petite quantité de nourriture elle deviendra minor. Cela dépend également du reste des soins reçus et de la température à laquelle les larves se développent. Ainsi, les nourricières élèvent différentes castes de fourmis en fonction des besoins de la fourmilière. Il y a donc une gestion complexe du couvain, les nourricières doivent être au courant des activités des ouvrières et gérer leurs besoins en main d'œuvre. Les fourmis sont les seules espèces du monde animal qui ont cette particularité et les mécanisme internes de cette gestion complexe sont largement inconnus des chercheurs.

b) Déplacemment organisé
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Fourmis Européennes moisonneuses
Toutes les espèces de fourmis se déplacent en dehors de la fourmilière pour trouver des ressources alimentaires. On remarque que leur façon de se déplacer est souvent organisée. Tout commence lorsqu'une ouvrière trouve une nouvelle source de nourriture abondante. Par des phénomènes de communication exposés plus loin, un flot d'ouvrière arrive bientôt vers la source de nourriture. Pour éviter les 'embouteillages' où les collisions, les fourmis s'organises naturellement en 3 files:

Ce système à également comme avantage le fait que le convoi de fourmis chargé de nourriture est protégé par les 2 autres convois de fourmis non chargées. Nous avons pu découvrir ce système de déplacement au palais de la découverte, à l'exposition 'mille milliards de fourmis'.
c) De véritables agricultrices
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Fourmis Américaines Atta Cephalotes
"Les fourmis Atta sont sans doute les premières agricultrices de la Terre", selon Yves Paccalet. Ce qui rend ces fourmis si intéressantes, c'est qu'elles ont su ramener chez elles leur source de nourriture pour pouvoir l'exploiter plus facilement, plus librement et ne jamais se trouver en pénurie. La connaissance des fourmis sur les conditions de vie du champignon doivent être très complètes. Elles savent recréer des conditions parfaites pour le développement du champignon. De plus, quand une reine fonde une nouvelle colonie, un morceau du champignon de la fourmilière mère est amené dans la fourmilière fille et la culture commence! Les fourmis savent transporter et repiquer leurs cultures. La gestion du champignon est très complexe car le nombre de fourmi à nourrir est énorme. Les fourmis n'ont pas le droit à l'erreur, si le champignon est surexploité il risque de mourir et s'il ne l'est pas assez il risque de se développer beaucoup trop et de causer des dégâts dans le nid.
Mais les fourmis sont plus que des 'agricultrices' ou des 'jardinières' car elles vivent en association obligatoire (symbiose) avec ce champignon. Le champignon a besoin de la matière organique apportée par les fourmis pour vivre et les fourmis ont également besoin du champignon car il possède des enzymes permettant de digérer les feuilles que les fourmis ne possèdent pas. C'est une relation naturelle très complexe et intéressante pour les scientifiques.
La symbiose (du grec sun "avec" et bioō "vivre") est une association intime et durable entre deux organismes hétérospécifiques (appartenant à des espèces différentes), et parfois plus de deux. Les organismes sont qualifiés de symbiotes.
C. Parallèles avec la société humaine
L'agriculture chez les hommes
Histoire: L'agriculture chez les hommes est une longue histoire. En effet au départ, les hommes vivaient de la cueillette des fruits et des plantes sauvages, quand ils étaient encore nomades. Mais lors de la Révolution néolithique, il y a plus de dix mille ans, les hommes sont devenus sédentaires et ont commencé à faire pousser eux même les plantes qu'ils avaient l'habitude de récolter à l'état sauvage.

Similitudes:
-Comme les fourmis, les hommes ont commencé à cultiver leur nourriture pour plus de sureté, d'efficacité et de facilité dans la recherche de nourriture.
-Comme les fourmis, les hommes ont du acquérir des connaissances sur les saisons, les engrais, le climat pour pouvoir optimiser leurs produits et nourrir le groupe.
-Comme chez les fourmis, mais à un autre niveau, l'agriculture s'agit bien d'un phénomène de société. En effet, l'agriculture est crée pour subvenir aux besoins du groupe.
Différences:
-Chez les fourmis, chacune travaille à produire de la nourriture pour toute la colonie, mais chez les hommes, chacun à tendance à travailler pour soi-même et à échanger puis bientôt vendre sa production.
-Ainsi, l'agriculture de subsistance s'est peu à peu transformer en agriculture de production et de commerce. L'identité de groupe est primordiale chez les fourmis, l'individualité est totalement absente de leur mode de fonctionnement.
-Chez les hommes, l'agriculture s'est développée, a évolué de façon très importante. Les hommes ont commencé à utiliser des outils, concept absent chez les fourmis.
- Les hommes cultivent beaucoup d'espèces différentes, les fourmis une seule. Les hommes ont commencé à se diversifier, à cultiver de plus en plus de plantes différentes, voir à sélectionner les plantes les plus productives, à les croiser, pour faire naitre de nouvelles espèces.
-Chez les fourmis, l'espèce est en symbiose avec le champignon qu'elle cultive, une liaison qui apporte des bénéfices aux deux côtés, quelque chose de totalement absent dans l'agriculture chez les humains, qu'elle soit primitive, traditionnelle ou moderne.
II. Les fourmis omnivores
A. Un régime diversifié et complexe
a) Différents aliments
De nombreuses espèces de fourmis mangent plusieurs types de nourriture, ont dit qu'elles sont omnivores. Elles consomment à la fois des végétaux, des proies et des substances sucrées, point caractéristique de l'alimentation de beaucoup d'espèce de fourmis. Cela leur assure une plus grande chance de survie, car elles ont plus de flexibilité et en cas de pénurie d'une source spécifique, les autres aliments seront toujours à la disposition de la colonie.
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Fourmis des bois de l'hémisphère nord: Formica Rufa


Leur régime est composé de:
- 43 % de miellat de pucerons (voir ci-dessous)
- 41 % de proies animales. Les Fourmis des bois, par exemple, ont besoin de 3500 proies chaque jour pourNourrir 150 000 individus, ce qui représente pour toute la saison d’activité un total de 400 000 proies ! (Cela ne veut pas dire qu'elles sont considérées comme carnivores.)
- 9 % de sève. Cette sève est récoltée des arbres, surtout des sapins, elle sert également à la toilette des fourmis. En effet elle peut être placée à l'entrée de la fourmilière, les fourmis passent dessus et se désinfectent. Si des bactéries entrent dans la fourmilière, la contamination peut être rapide et fatale.
-5 % de graines. Elles sont mâchées pendant des heures pour être consommables, comme vue dans la partie 1.1. (Cela ne veut pas dire qu'elles sont considérées comme granivores).
-2 % d’autres aliments divers. Les fourmis aiment les jus sucrés c’est pourquoi elles récoltent le nectar des fleurs et recherchent également des fruits abîmés faciles à consommer quand la peau est entamée.
b) Récolte du miellat des pucerons
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Fourmis des bois de l'hémisphère nord: Formica Rufa
Pucerons: Les pucerons sont de petits insectes mesurant généralement entre 1 et 4 mm. Ils peuvent être verts, roses, rouges, noirs, bruns, bleus, jaunes ou bien encore bleuâtres.
Miellat: Un liquide épais et visqueux excrété le plus souvent par des pucerons qui le déposent sur les végétaux. Ces insectes consomment la sève des plantes grâce à leur trompe appelée rostre. Ils sécrètent ensuite des excréments sucrés que les fourmis récupèrent. Ce miellat d'origine biologique est riche en sucres et acides aminés.
Le miellat des pucerons est un met très apprécié des fourmis qui le récoltent sur leur troupeau de pucerons. Elles viennent se positionner à côté des insectes et avec leurs antennes, elles frottent le dos de ce dernier jusqu'à ce qu'une goutte de ce miellat sorte du puceron. On dit alors que les fourmis traient les pucerons. Elles stockent le miellat dans leur jabot. Après la traite de plusieurs pucerons, les fourmis retournent au nid donner aux autres son stock de liquide sucré, par le mécanisme de trophallaxie.



B. Structures de la société
a) De véritables éleveuses
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Fourmis des bois de l'hémisphère nord: Formica Rufa
Ces fourmis sont considérées par la communauté scientifique comme des éleveuses, car elles ne vont pas récolter le miellat de n'importe quels pucerons, mais seulement celui de 'leurs' pucerons. Chaque fourmilière a ses troupeaux de pucerons, sur plusieurs arbres des alentours de leur fourmilière. Les pucerons se regroupent à l'endroit où il y a le plus de sève et les fourmis le savent: elles laissent les pucerons se déplacer, parfois encadrant les déplacements pour les protéger. Les fourmis ont compris le mode de fonctionnement des pucerons et peuvent l'exploiter au mieux. C'est une des seules sociétés animales qui a ainsi développé un mécanisme sociétal d'élevage d'une autre espèce animale.
Mais, les fourmis sont plus que des éleveuses car elles vivent en symbiose (voir définition) avec les pucerons qu'elles élèvent. En effet, les pucerons sont nécessaires aux fourmis car elles se nourrissent à plus de 40% de leur miellat, élément très nutritif et facile à obtenir. Les fourmis sont aussi nécessaires aux pucerons, elles leur assurent la sécurité contre leurs prédateurs, notamment contre la coccinelle et surtout les débarrassent de leur déjection. En effet le miellat non récupéré permet le développement de champignons et de maladies sur les plantes, tuant les pucerons et la plante concernée.
b) Le mécanisme de trophallaxie
Les fourmis ouvrières, ainsi que les abeilles et les guêpes ouvrières possèdent deux estomacs ; le premier est destiné à la digestion de l'insecte lui-même.

Lorsque l'un d'eux ingurgite de la nourriture, la majeure partie de celle-ci est stockée dans le second estomac, le jabot social, appelé également estomac social. Lorsqu'une fourmi ouvrière rentre à la fourmilière le jabot plein de miellat, elle va apporter cette nourriture à toutes les autres fourmis qui sont restées à l'intérieur. L'échange de nourriture s'appelle la trophallaxie. Les fourmis vont mettre leurs trompes en contact et le miellat est régurgité dans la 'bouche' de la fourmi demandant la nourriture. Les pattes jouent un rôle important ici, une fourmi étend une patte jusqu’au labium d’une autre (à peu près le même organe que la langue chez l’Homme) provoquant ainsi un réflexe vomitif. Ce transfert ne concerne pas exclusivement les aliments mais permet également de communiquer des informations sur la source de nourriture partagée.
Cet échange montre bien que se nourrir est un phénomène de société. Toutes les fourmis ne peuvent pas aller chercher leur nourriture chacune séparément car elles ont un rôle spécifique à remplir, et ce système permet à toutes les ouvrières qui travaillent exclusivement à l'intérieur de la fourmilière de manger dès qu'elles en ont besoin.


c) L'estomas collectif
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Fourmis Rhytidoponera d'Australie
Audrey Dussutour, Myrmécologue, au Centre de recherche sur la cognition animale de Toulouse s'est intéressée à cette éspèce et a compris le rôle de l'estomac collectif chez les fourmis. Elle s'est d'abord interrogée sur la façon dont les fourmis peuvent gérer une pénurie de nourriture. Une pénurie de sucre peut être très grave, un régime trop riche en protéine peut tuer les trois quarts de la fourmilière. Les larves sont seules capables de pré-digérer et donc de trier les protéines efficacement et sans risque. Donc dans ce cas de figure, les fourmis récoltent une très grande quantité de nourriture, après avoir retiré la plupart du sucre de la nourriture qui est passée de bouche en bouche plusieurs fois, elle est donnée aux larves, qui trient les protéines grâces à leurs enzymes et sont capable de redonner du sucre aux nourricières et donc aux reste des fourmis.
De plus, les scientifiques ont constaté que la mortalité des fourmis était moins importante dans les colonies avec larves. Ils ont démontré que dans ces colonies, les fourmis échappent en partie à l'effet toxique des protéines en confiant le travail de manipulation de la nourriture aux larves. C'est ça l'estomac collectif, tout le monde participe à la digestion de la nourriture à son échelle!

C. Parallèles avec la société humaine
L'élevage chez les hommes
Histoire: L'élevage chez les hommes est une longue histoire. En effet au départ, les hommes vivaient de la chasse et de la pêche, quand ils étaient encore nomades. Mais lors de la Révolution néolithique, il y a plus de dix mille ans, les hommes sont devenus sédentaires et ont commencé à élever des animaux qu'ils avaient l'habitude de chasser. Cela a débuté par l'apprivoisement des chiens et des chevaux, selon les historiens, les premiers pour la protection et les deuxième pour le déplacement. Puis, les hommes ont commencé à élever des animaux pour leur nourriture: de bovins, d’ovins, de caprins et de porcins, après un long processus de sélection et de domestication..

Similitudes:
-Comme les fourmis, les hommes ont commencé à élever des animaux pour la nourriture que ceux-ci pouvaient leur apporter, pour plus de sureté, d'efficacité et de facilité dans l'acquisition de viande, de poisson etc…
-Comme les fourmis, les hommes ont dû acquérir des connaissances sur les animaux, sur le mode de vie, leur façon de se nourrir de se reproduire…
-Comme chez les fourmis, c'est parfois les produits issus de l'animal qui intéressent les éleveurs et non l'animal lui-même; chez les fourmis: le miellat des pucerons, chez les hommes: le lait des vâches, les œufs des poules…
-Comme chez les fourmis, mais à un autre niveau, l'élevage s'agit bien d'un phénomène de société. En effet, l'élevage est créé pour subvenir aux besoins du groupe.
Différences:
-Chez les fourmis, chacune travaille à produire de la nourriture pour toute la colonie, mais chez les hommes, chacun à tendance à travailler pour soi-même et à échanger puis bientôt vendre sa production. L'identité de groupe est primordiale chez les fourmis, l'individualité est totalement absente de leur mode de fonctionnement. Ainsi, l'élevage de subsistance s'est peu à peu transformer en élevage de production et de commerce.
-Chez les hommes, l'élevage s'est développée, a évolué de façon très importante. Les hommes ont développé des outils pour s'occuper des animaux (des licols pour les conduire, des barrières et des enclos pour les garder ensemble…), des machines (notamment pour traire les vaches…). Ils ont également développé des médicaments pour les soigner, des techniques pour augmenter leur productivité (sélection, castration…). Les révolutions industrielles successives à partir du 19ème siècle ont conduit à des grands changements dans l'élevage, avec l'apparition de l'élevage intensif en opposition à l'élevage extensif.
Elevage intensif: Une forme d'élevage qui vise à augmenter le rendement de cette activité, notamment en augmentant la densité d'animaux sur l'exploitation ou en s'affranchissant plus ou moins fortement du milieu environnant.
Elevage extensif: (ou pâturage extensif) Une méthode d'élevage de bovins, ovins, etc. caractérisée par une faible densité de chargement d'effectifs d'animaux à l'hectare.
-Les hommes élèvent différentes espèces, alors que les fourmis une seule.
-Les hommes élèvent beaucoup d'espèces afin de les consommer directement, les fourmis consomment exclusivement le miellat produit par les pucerons qu'elles élèvent.
-Chez les fourmis, l'espèce est en symbiose avec les pucerons qu'elles élèvent, une liaison qui apporte des bénéfices aux deux côtés, quelque chose de totalement absent dans l'élevage chez les humains, qu'elle soit primitive, traditionnelle ou moderne. La symbiose traduit une égalité et un respect entre les deux espèces, ceci est souvent loin d'être le cas dans notre société. L'élevage, surtout intensif, tend à exploiter les animaux, sans aucun respect. Dans l'élevage en batterie des poulets par exemple, ces animaux vivent dans de très mauvaises conditions.
III. Les fourmis carnivores
A. Différents régimes alimentaires
Beaucoup d'espèces de fourmis carnivores sont à la fois prédatrices et charognards, c’est-à-dire qu'elles chassent des proies vivantes mais se nourrissent aussi de proies mortes. Certaines espèces sont parfois considérées comme omnivores car elles se nourrissent d'autres aliments en cas de pénurie
a) Des proies vivantes
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Fourmis charpentières d'Amérique et d'Europe
Informations sur l'espèce: Les fourmis charpentières, aussi appelées fourmis gâte-bois ou camponotes, sont noires ou noirâtres avec des teintes de rouge ou de brun. Un seul segment compose leur pédicelle, la partie fine de leur taille. Les mâles ailés mesurent de 9 à 10 mm de longueur. Les femelles sont plus robustes que les mâles. Elles mesurent de 6 à 13 mm. La reine ailée quand à elle peut atteindre 18 mm de long et vivre jusqu'à 17 ans. Les fourmis charpentières sont plus actives au printemps et au début de l'été. Elles vivent surtout dans le bois humide ou en décomposition. Elles peuvent aussi choisir d'élire domicile dans une maison. Elles creusent alors leurs nids dans les structures de bois ou les endroits creux comme les murs, les planchers, les cadres de portes ou le grenier.
Elles sont assez grandes et organisées pour tuer une grande variété d’insectes. Selon Washington State University, ils sont capables d’attaquer et de manger des sauterelles, grillons, trémies de feuilles, pucerons, tipules, moustiques, abeilles, fourmis de l’humidité, chaume de fourmis, araignées, daddy long legs, larves de papillons, abeilles, mouches et vers de terre… Elles attaquent des proies vivantes individuellement ou plus souvent en groupes importants. Les plus grands insectes sont envahis en masse par la colonie afin de les abattre.
b) Des proies mortes
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Fourmi Charpentières d'Amérique et d'Europe
Les fourmis charpentières mangent aussi des insectes morts. Elles sont principalement nocturnes vont chercher leur nourriture pendant la nuit. Se nourrir la nuit peut être un facteur favorisant à trouver de nouveaux cadavres d’insectes que d’autres prédateurs n'ont pas vu pendant le jour. Les fourmis charpentières transportent les insectes morts à leur nid où les démontent en différentes parties. Cela accélère le processus de déplacement des cadavres au nid, en effet une fourmi ramène un morceau de l'animal et la division des portions de nourriture est déjà faite. Ainsi, les fourmis font le 'nettoyage' des bois, elles débarrassent le sol de certains insectes morts. Avec d'autres espèces d'insectes, par exemple les diptères où les coléoptères qui s'occupent de faire disparaitre les gros cadavres d'animaux, elles nettoient véritablement la forêt.
B. Structures de la société
a) De véritable chasseresses
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Fourmis légionnaires d’Afrique (genre Dorylus) et d’Amérique du Sud et centrale (genre Eciton)
Informations sur l'espèce: Les fourmis légionnaires du genre Dorylus, appelées également Magnan, ou Siafu en langue swahili, sont originaires d'Afrique centrale et orientale. Une colonie de Magnan peut accueillir une vingtaine de millions d'individus. Leurs cousines américaines Eciton, sont entièrement nomades, elles ne construisent jamais de fourmilière et se déplacent tous les jours en quête de proies. Les Dorylus ne sont pas entièrement nomades et créent des fourmilières temporaires, pouvant durer de quelques jours à plusieurs mois. Lorsque la nourriture devient moins abondante, elles migrent, formant une colonne parcourant environ 20 mètres par heure.
Elles se nourrissent presque uniquement de proies animales. Elles ont développé des techniques de chasses, notamment dans leur déplacement, qui font de la chasse un véritable phénomène de société dans leurs fourmilières. Lors de lors raids, ces fourmis complètement aveugles repèrent leurs proies avec un fin odorat et surtout en recueillant les vibrations émises par leurs futures victimes avec leurs antennes. Elles débusquent des larves d'insectes, des coléoptères, des sauterelles lors d'attaque solitaires où à deux. Lors d'attaque en grand groupe, elles peuvent attaquer des proies beaucoup plus grosses comme des lézards, des serpents et même des petits mammifères, voir des animaux domestiques enfermés dans un enclos et ne pouvant sortir. Elles tuent ces types de proies en les étouffant avec leurs nombreuses piqures venimeuses, des proies beaucoup plus grosses qu'elles. Ensuite, elles agrippent et emportent leur butin avec leurs mandibules surdimensionnées en forme de ciseaux pour les découper puis les dévorer.


b) Déplacement organisé
-En Afrique, les magnans se déplacent pour chasser en colonnes immenses pouvant atteindre 20 cm de large, 1000m de longueur et renfermer jusqu’à 20 millions de fourmis pesant plus de 20 kg. Les soldats, quiont une tête blanche et possèdent de redoutables mandibules hypertrophiées, flanquent les membres plus faibles. Toutes lesendroits traversés seront inspectées à la recherche d'une proie. Lorsque cela se produit les fourmis émettent des phéromones attractives pour alerter les autres. Si la proie est trop grosse, elle est découpée par les ouvrières pour être transportée vers l’arrière par de petits groupes. C'est une véritable organisation, presque une armée! Bien sûr les rôles changent souvent dans ce cas car la réserve de venin d'une fourmis est relativement petite et met du temps à se renouveler.

-En Amérique, les fourmis légionnaires du genre Eciton peuvent couvrir une surface de 15 m ou plus de long sur 2 m de large. On y trouve des dizaines de milliers d’ouvrières. L’approche de ces colonnes de chasse est signalée par un bruit caractéristique, provoqué par le déplacement de la végétation et des feuilles mortes. Avec leurs puissantes mandibules recourbées en faux et leurs piqûres, ces fourmis exterminent tout ce qui se trouve sur leur passage. Ces colonnes avancent de 1 à 10 mètres à la minute. Une espèce en Guyane, Eciton burchelii, se déplace en un front uni de 15 à 20 mètres de large, d’autres se subdivisent ou font des colonnes de plus en plus petites. Composée de 200 000 à 500 000 individus, la chasse rythme leur vie et leurs déplacement, elle est le fondement de leur société.

C. Parallèles avec la société humaine
La chasse chez les hommes
Histoire:La chasse chez les hommes est une longue histoire. Elle commence plus tôt que l'histoire de l'agriculture et de l'élevage. En effet, depuis toujours les hommes se nourrissent de viande et ainsi ils doivent chasser. C'est surtout pendant la période paléolithique que les hommes se nourrissent majoritairement grâce à la chasse et à la cueillette.
Paléolithique: La première et la plus longue période de la Préhistoire, contemporaine du Pléistocène, Le Paléolithique commence avec l’apparition de la première espèce du genre Homo, Homo habilis, il y a environ trois millions d'années. Cette période inclut l'apparition de notre espèce, Homo sapiens, il y a environ 200 000 ans. Elle s'achève vers - 12 000 ans avec la fin de la période géologique du Pléistocène.
L'homme préhistorique chasse les animaux qu'ils trouve dans son environnement: lapins, mammouths, rennes, ours, différents oiseaux… On a retrouvé en effet sur plusieurs sites préhistoriques des ossements que des individus avaient enterrés après leur repas il y a plus de 13 000 ans . Les fresques retrouvés dans les cavernes peignent également de scènes de chasse, qui montrent un groupe entier, armé de sagaies ou de lances, poursuivant de nombreux animaux différents., qui étaient parfois sacrés et donc conservés par la tribu comme symbole. La société se base même sur la chasse: le chasseur le plus compétent devient le chef de la tribu et le groupe nomade se déplace en fonction des animaux qu'ils chassent.

Similitudes:
-Comme les fourmis, les hommes préhistoriques sont nomades et se déplacent en fonction de leur nourriture.
-Comme chez les fourmis, la chasse s'agit bien d'un phénomène de société. En effet la chasse se fait en groupe et pour le groupe.
-Les hommes et les fourmis ont chacun trouvés des techniques pour chasser plus efficacement. Les fourmis se déplacent en large colonnes et s'embusque même en attendant des proies. Les hommes revêtent des peaux de bêtes pour tromper leurs proies, attaquent les plus faibles et isolés du troupeau, attirent les animaux vers un précipice où de la boue pour les piéger… (voir figure ci-contre où l'éléphant est coincé dans des marécages et peut être attrapé). Plus tard même, les hommes fabriquent des pièges pour les animaux, notamment les oiseaux et les renards.
Différences:
-Chez les hommes, l'agriculture et l'élevage remplacent peu à peu la chasse et la cueillette. Dans la plupart des sociétés modernes, la chasse est un sport, un divertissement (par exemple la chasse à courre de Louis XIV, la chasse moderne avec des fusils…). Chez les fourmis, la chasse est vraiment une façon de se nourrir et rien d'autre.
- Les hommes ont développé beaucoup d'outils pour chasser, notamment des couteaux en silex, des sagaies avec propulseur, des pièges, des fusils de chasse…). Les fourmis n'ont pas besoin d'outils car elles ont un venin puissant.
-Chez les fourmis la chasse est exclusivement pour la nourriture, alors que les hommes préhistorique utilisent les animaux d'autre manières: la peau est utilisée pour des vêtements, les os pour des objets, les tendons pour des fils de couture… etc.
-Les fourmis chasseresses aident à nettoyer l'environnement et font partie de l'écosystème alors que les hommes ont tendance, surtout avec le techniques de chasse ou de pêche moderne ainsi qu'avec le braconnage, à surexploiter les espèces et à déséquilibrer les écosystèmes sans aucuns scrupules.
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Fourmi Pot de miel d'Australie
Les fourmis pot-de-miel vivent dans les régions semi-désertiques d'Australie où elles creusent des galeries qui vont deux mètres sous terre. Elles se nourrissent de miellat des pucerons (et non de miel) et la trophallaxie va plus loin encore chez cette espèce. Certaines ouvrières accumulent du miellat qu'elles gardent dans leur gastre. Ces fourmis servent de réservoir vivant aux autres fourmis de la colonie qui viennent leur donner le miellat ou y puiser le miellat par trophallaxie.